Carlos Kusnir

Exposition de Carlos Kusnir vue au générateur

The nightmare room

L’œuvre est un curieux bricolage composé de six panneaux en bois peints de dimension apparemment assez aléatoire et dont les deux composant la partie supérieure sont placés approximativement à l’horizontale sont assemblés comme un puzzle, par des tréteaux.

Ainsi, l’œuvre se tient presque seule et est quasiment indépendante de l’espace ; chose assez peu commune pour être soulignée.

Elle semble représenter  une tapisserie abîmée, usée par l’âge ou par un accident survenu brutalement qui aurait donné lieu à cette projection sur le mur.

La tapisserie sombre aux motifs orientaux de grandes tailles et irréguliers introduisant une forme de mouvement à l’ensemble de la composition qui est généreusement tâchée dans sa partie centrale. En outre elle semble déchirée et usée par les effets du temps. C’est cependant, de manière paradoxale, cette tâche, si agressive  soit-elle qui donne un peu de luminosité à l’ensemble de l’installation. Elle tire sur l’orange fluo et vient ainsi rompre l’austérité de la teinte marron, dominante. Telle qu’elle nous apparaît il est impossible de décider si elle est le résultat d’un drame ou d’une catastrophe ménagère cocasse mais avec Kusnir, la deuxième solution est davantage probable.

Elle contraste ainsi étrangement avec les autres œuvres présentes dans la salle qui sont plus colorées et légères et également plus identifiables dans leur représentation.

Seule une petite ouverture demeure en haut à droite : un discret parallélogramme turquoise  peint sur le panneau du haut le plus à droite, mais vers lequel le regard finit par converger peu à peu à force d’observer. Il est en effet assez inattendu car constituant l’unique élément aux contours droits et nets de tous les éléments composants l’œuvre. Il donne l’impression d’une fenêtre ouverte sur un extérieur ensoleillé au ciel turquoise, comme si l’artiste ne pouvait définitivement pas s’engager dans l’absolument glauque.

Comme si nous étions plongés dans la scène d’un vague cauchemar éphémère qui ne laissera qu’un souvenir encore plus vague que ce qu’il nous est donné à voir ici après le réveil : impression renforcée par le caractère flou et fugitif des éléments, et que nous allions finalement nous réveiller l’instant d’après dans une chambre ensoleillée et bien réelle.

 

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Cinéphile et grand amateur de littérature
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